Pascal CONAN: Comment le changement climatique affecte-t-il le plancton en méditerranée

9 décembre 2021
Pascal CONAN

Pascal CONAN, Laboratoire d’océanographie microbienne (LOMIC – UMR7621), Sorbonne Université (UPMC)

Enseignant chercheur (HDR-HC) en écologie et biogéochimie marines depuis 1995, ses recherches portent sur les réponses des écosystèmes marins pélagiques sous l’effet de différents stress environnementaux. Il s’agit de comprendre et de proposer des bilans de matière cohérents dans des écosystèmes contrastés, dans un contexte de changement climatique global. S’appuyant sur une forte expérience de terrain (plus de 60 campagnes océanographiques), il est également coordinateur de nombreux programmes nationaux et internationaux. Il est actuellement responsable scientifique du service d’observation (BOSS) de l’Observatoire Océanologique de Banyuls sur Mer.

Résumé

Afin d’illustrer l’une des multiples conséquences potentielles du changement climatique sur les écosystèmes marins, cette conférence vise à expliquer le rôle des formations d’eau dense dans l’organisation des populations microbiennes. En Méditerranée, les masses d’eau profondes se forment lors des mélanges verticaux intenses, mais très localisés dans l’espace et dans le temps, sous l’effet de conditions océanographiques et atmosphériques spécifiques. Ces phénomènes sont à l’origine d’un apport important de nutriments dans les eaux de surface et de l’exportation de matière organique vers les eaux profondes ainsi que de leur oxygénation et du brassage des communautés planctoniques. Dans le contexte du changement climatique, les scénarios prédisent pour le XXIe siècle une sévère diminution des convections profondes en Méditerranée, en raison notamment d’un réchauffement des couches de surface. Les conséquences de ces modifications sont encore mal appréhendées. A partir des résultats obtenus lors des campagnes océanographiques DEWEX – MISTRALS en 2012-2013, nous illustrerons les principaux effets des mélanges sur le compartiment planctonique, afin de montrer qu’une modification du processus de formation d’eau dense aura des conséquences irréversibles sur les équilibres dans les écosystèmes marins et plus généralement sur les équilibres climatiques.

 

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