L’agriculture doit aujourd’hui composer avec une injonction qui semble difficile à appréhender : nourrir une population croissante tout en réduisant ses impacts sur le climat, la biodiversité et la santé humaine. Bien que très hétérogènes, les systèmes de productions agricoles se sont globalement industrialisés avec pour objectif d’augmenter la production agricole. Ces transformations se sont traduites par une augmentation des pressions sur l’environnement telles que la pollution des milieux aquatiques, le changement climatique ou encore la destruction des habitats naturels. Face à ces enjeux, il semble nécessaire de transformer les systèmes de productions dit conventionnels. Parmi les solutions possibles se trouve l’agriculture biologique, qui interdit notamment l’utilisation de produits de synthèse et favorise les interactions entre culture et élevage. Cependant, sa généralisation fait aujourd’hui l’objet de nombreux débats, sachant qu’elle est en moyenne 25% moins productive que l’agriculture conventionnelle. Cette conférence propose de s’interroger sur les conditions nécessaires à la massification de l’agriculture biologique d’un point de vue agronomique. A partir de différents travaux scientifiques s’appuyant notamment sur des approches de modélisation, nous réfléchirons aux leviers à actionner pour mettre en adéquation la production et la demande alimentaire dans un scenario de massification de l’agriculture biologique à l’échelle mondiale.
Joséphine DEMAY: Nourrir le monde avec l’agriculture biologique, est-ce possible ?
Maitre de conférences à Bordeaux Sciences Agro, Joséphine Demay enseigne l’agronomie systémique depuis juin 2024. En avril de cette même année, Joséphine a soutenu sa thèse de doctorat portant sur la potentielle limitation de la production de l’agriculture biologique par la disponibilité en phosphore des sols agricoles dans un contexte de massification de l’agriculture biologique. Elle a réalisé sa thèse à l’UMR ISPA (Interaction Sol-Plante-Atmosphère), un laboratoire INRAE, où elle continue aujourd’hui ses activités de recherche.
Initialement, Joséphine est issue d’une formation ingénieure énergie puisqu’elle est diplômée de l’école Supelec (aujourd’hui devenue Centrale-Supelec). Après avoir travaillé un an à Stockholm sur les méthodes d’analyse de cycle de vie, elle s’est ensuite orientée vers l’agronomie à travers sa thèse.
Enfin Joséphine est impliquée dans des activités de vulgarisation et a nomment participé au concours Ma Thèse en 180 secondes : https://www.youtube.com/watch?v=CiPDAo8NqY0
Résumé
