Émeline HOUËL et Maeva GIRAUDO : « Sea, crèmes and sun : décrypter les étiquettes pour protéger la vie marine »

31 janvier 2024
Émeline Houël et Maeva Giraudo

Émeline Houël est ingénieure de recherche en analyse chimique au CNRS. Elle a rejoint le LBBM à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer en septembre 2022, après 18 ans en Guyane dans le domaine de la chimie des substances naturelles. Au sein du LBBM, elle apporte ses compétences dans le cadre d’approches en métabolomique et chimie structurale, pour la découverte de nouvelles molécules bioactives, la description des réponses des coraux à différents stress, ou l’étude des polluants d’intérêt émergent.

Maeva Giraudo est ingénieure de recherche en écotoxicologie marine à Sorbonne Université. Elle a travaillé pendant 10 ans pour le ministère de l’Environnement et du Changement Climatique du Gouvernement Canadien à Montréal, où elle a dirigé des projets de recherche et des programmes environnementaux nationaux sur la présence et les effets de contaminants chimiques dans l’environnement aquatique. Elle a également rejoint le LBBM en septembre 2022 pour approfondir l’expertise en écotoxicologie marine du laboratoire et étudier les effets et le mode d’action des contaminants émergents sur l’environnement marin.

Résumé

Les écosystèmes marins océaniques sont dangereusement exposés à diverses pressions, incluant la pollution chimique, notamment du fait des contaminants d’intérêt émergent (CEC). Parmi ces composés figurent les produits de soin corporel, et en particulier les filtres UV utilisés dans les crèmes solaires. Avec le développement croissant du tourisme, les plages et les zones côtières sont de plus en plus sollicitées et subissent une forte pression anthropique. L’utilisation de produits de protection solaire est largement encouragée par les professionnels de la santé et les gouvernements pour limiter les risques induits par les rayons UV. Or un récent rapport de l’Agence française de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) mentionne les filtres UV organiques comme une classe importante de polluants parmi les CEC, 45 % des filtres UV testés étant associés à des risques toxiques avérés pour les récifs coralliens. Cette conférence donnera un aperçu de cette situation, des travaux menés sur ce sujet à l’Observatoire Océanologique, et s’attachera à guider le public dans la jungle des ingrédients des crèmes solaires, pour trouver des solutions permettant de protéger à la fois la santé humaine et la santé environnementale.

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